Depuis le 18 août 2020, date du coup d’État qui a renversé le régime de Feu Ibrahim Boubacar Keïta, beaucoup de choses ont changé au Mali. De la refondation à la rectification, les autorités n’ont pas été avares en expressions pour expliquer le cheminement de la transition qui laissait des citoyens perplexes.

En quatre années, la lutte contre le terrorisme a connu une nouvelle dynamique. Les acteurs majeurs d’hier qu’étaient la Minusma et Barkhane ont disparu du paysage, remplacés par la coopération russe. L’accord d’Alger qui régissait le processus de paix et de réconciliation est depuis peu remplacé à son tour par les conclusions du dialogue inter-maliens.

Le Mouvement du 5 Juin du Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) après un court cheminement avec les autorités s’est disloqué, dispersé, il y a aujourd’hui trois tendances, chacun  revendiquant la paternité de la lutte qui a abouti au “parachèvement” par les militaires du régime d’IBK.

Cette revendication est faite par  ceux qui sont sur place et en liberté, car l’Imam Dicko, « l’autorité » morale de ce mouvement est depuis bientôt deux ans, tutoyé, chahuté et contraint à un exil algérien. Son retour maintes fois annoncé par lui-même via les réseaux sociaux, reste sans suite. Le mouvement qui portait ses idéaux, la CMAS a été dissoute.

Tout comme ce mouvement, la dissolution a touché l’emblématique Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), des partis politiques et l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance (ce dernier a esté en justice et attend le verdict).

Les partis politiques se cherchent et n’ont vraiment pas de soutien au sein de la population, victimes de leurs gestions antérieures. Pour ceux qui se sont mis ensemble le 31 Mars pour signifier la fin de la transition, aujourd’hui, 11 membres sont en prison pour avoir violé le décret de suspension des activités des partis politiques pris le 10 Avril 2024.

En ce qui concerne les élections, l’argument de la lutte contre le terrorisme et la stabilisation du territoire l’ont toujours relégué un peu plus loin dans la hiérarchie des priorités.

Le « léger report » annoncé par le ministre de l’administration territoriale est depuis devenu un long report sans que personne ne sache quand est ce que le processus électoral va démarrer.

Si la présence effective de l’armée malienne à Kidal et dans plusieurs parties du pays est un motif de satisfaction, le départ des nombreuses ONG et partenaires laissant derrière eux de milliers de maliens sans emplois sont les deux faces d’une même pièce appelée « la transition »

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