Les autorités togolaises ont déployé un important dispositif policier pour empêcher les manifestations contre le pouvoir de Faure Gnassingbè.

Des heurts ont été signalés à Lomé, au Togo, au premier jour des appels à manifester contre le pouvoir de Faure Gnassingbé. Des appels qui ont circulé sur les réseaux sociaux, invitant la population à descendre dans la rue les 26, 27 et 28 juin. En réaction, les autorités ont formellement interdit tout rassemblement non autorisé. D’importants dispositifs policiers étaient d’ailleurs visibles dans plusieurs quartiers de la capitale

Des rues barrées, des commerces fermés

Des pneus et des barricades de bois brûlaient dans certaines rues de Lomé où de nombreux commerces sont restés fermés au premier jour de ces appels à manifester.

À Gbadago, ou encore aux abords de la Colombe de la Paix, des manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Même scène à Bè-Kpota, entre le rond-point du Cimetière et l’aéroport : intervention musclée des forces de l’ordre, gaz lacrymogène pour disperser les tentatives de se rassembler.

Dans d’autres quartiers aussi, des attroupements ont été signalés, traduisant un ras-le-bol général.

La vie suspendue

Les manifestants affirment se battre pour tous, sans violence. Certains quartiers sont cependant restés calmes. À Adidogomé, Agbalépedo, Baguida ou GTA, la circulation était fluide ce jeudi matin. Beaucoup d’habitants de la capitale ont préféré rester chez eux, craignant des débordements. Autre fait marquant : des individus en civil, parfois qualifiés de miliciens, ont été aperçus dans certaines rues.

Des vidéos partagées en ligne les montrent en train d’imposer leur loi, souvent au mépris des règles du droit.

Faible mobilisation au premier jour

Entre colère contenue, peur latente et encadrement sécuritaire, cette première journée de mobilisation n’a pas drainé grand monde dans les rues.

Les manifestations sont rares au Togo ces dernières années, mais il s’agit du deuxième appel de la société civile et d’influenceurs à descendre dans la rue ce mois-ci.

Ils protestent contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité ou encore la réforme constitutionnelle qui permet à Faure Gnassingbé de consolider son pouvoir.

Ce dernier dirige le Togo depuis 2005, et avec la nouvelle Constitution, le pays a basculé l’an dernier dans un régime parlementaire dont il occupe la plus haute fonction, sans limitation du nombre de mandats.

DW

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