Les pluies qui se sont abattues sur la capitale malienne toute la journée du samedi ont fait d’énormes dégâts notamment dans la commune VI. Au quartier de Missabougou de nombreuses familles, 24 heures après, continuent à réparer ce que les eaux ont endommagés.

C’est très difficilement que Kadidia Dégoga parvient à rejoindre sa chambre et ses effets, du moins ce qu’il en reste. Elle et sa famille font partie des nombreuses victimes des inondations du quartier de Missabougou du samedi dernier. Étant  au marché quand il a commencé à pleuvoir, il a fallu la dextérité de son mari revenu très vite de son chantier pour sauver la vie des enfants qui étaient pris au piège par les eaux. Trémolos dans la voix, elle explique l’exploit de son mari

« J’ai appelé mon mari qui est rentré très vite. C’est à l’aide des caisses de bananes qu’il a transporté les enfants sur les eaux qui étaient t déjà montées pour les mettre à l’abri au bord du goudron ».

Entourée de ses petites filles âgées d’à peine 10 ans et 7 ans, elles tentent de mettre de l’ordre dans l’unique chambre du chantier inachevé qui abrite la famille depuis un peu plus d’une année.

Tous les habits mouillés, certains emportés par les eaux, d’autres en train de sécher au soleil en même temps que le Coran et les livres de N’Ko, c’est les pieds dans l’eau et le regard inquiet que cette famille a veillé craignant d’être surpris à nouveau par les eaux.

« Nous n’avons pas d’habits à nous mettre, tout est mouillé. C’est comme ça que nous avons passé la nuit, les pieds dans l’eau. Nous sommes ici depuis un an, mais même ceux qui sont ici depuis 30 ans disent n’avoir jamais vu une telle montée des eaux » témoigne Kadidia Dégoga.

Non loin, la famille Traoré aussi a vécu la même scène. Ce matin, tout ce qui était dans les maisons se trouvent entreposés dans la cour en attendant de faire le ménage.

« C’est ma sœur qui a tiré mon enfant des eaux. Nous avons quitté la maison pour trouver refuge ailleurs. Les hommes qui sont restés sur place ont pu sauver les céréales sinon les eaux ont emporté beaucoup de choses » dit Korotoumou Traoré tout en aidant sa grande mère qui se démène entre les ustensiles.

Pour les autochtones qui disent vivre ce calvaire depuis plusieurs années, la solution serait de faciliter l’évacuation des eaux de ruissellements de plus de 7 quartiers qui transitent par le canal du quartier avant d’être déversées dans le fleuve.

« Il faut aller au-delà de ce collecteur et faire carrément un pont qui va permettre l’écoulement facile des eaux de grandes quantités. Sinon ce seul canal ne peut pas évacuer correctement les eaux et il y aura toujours des inondations ici » dit Siaka Traoré, conseiller du chef de village.

Pour d’autres témoins, le problème serait dus aux nombreuses constructions illégales qui obstruent le passage des eaux d’où ces inondations dans ce quartier de la commune VI du district de Bamako.

Mohamed Dagnoko

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