Il y a un an, le Mali, le Burkina et le Niger liaient leur destin en créant l’Alliance des États du Sahel. Créé à la base pour faire face au défi terroriste, l’alliance est depuis devenue une confédération avec une vision commune en matière d’économie et de diplomatie. Une année plus tard, qu’est ce qui a été fait et que reste-t-il à faire pour une alliance plus viable ?

 Durant les 365 jours, beaucoup d’actions ont été posées dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel. Une alliance créée suite au retrait du Mali, du Burkina et du Niger de la CEDEAO pour disent-ils prendre leur destin sécuritaire en main. Du pacte de défense mutuelle, l’AES a évolué vers la création d’une force conjointe en mars dernier pour lutter contre le terrorisme. L’objectif sécuritaire de l’avis de nombreux observateur est sur la bonne voie.

 « En termes de bilan ce qu’on peut retenir c’est qu’elle a été créée en réponse aux sanctions prises par la CEDEAO. En termes d’actions militaires, il y a eu des patrouilles conjointes au Nord, au Burkina et au Niger. Avant-hier, il y a une délégation malienne qui a pris le départ pour le Burkina et le Niger pour parler des opérations de l’AES.  Sur le plan militaire il y a des résultats en termes de réponses aux agressions faites par les terroristes. En termes de renforcements de capacités, c’est à saluer avec la mutualisation des efforts et des équipements et ont le même partenaire stratégique » selon Dr Amadou Touré, enseignant chercheur en sciences politiques à la faculté des Sciences Politiques et Administratives de l’université de Bamako.

 Si l’aspect sécuritaire apporte des réponses satisfaisantes pour nombre de citoyens, le manque de lisibilité des actions de cette alliance rend son bilan mitigé.

 « La population n’a pas encore vu les retombées de l’AES, peut-être que ça va changer avec le temps mais pour le moment on ne voit rien. J’ai l’habitude de penser qu’il s’agit de l’Alliance des États en Souffrance. Donc on espère vraiment que les choses vont s’améliorer » dit le septuagénaire, Modibo Diaby.

 De la prise en charge des questions sécuritaires à ses débuts, l’AES a évolué vers l’aspect économique. Un aspect qui contrairement à celui sécuritaire laisse à désirer au sein de l’opinion nationale malienne.

 « Sur le plan économique beaucoup a été fait mais il faut dire que aussi que beaucoup reste à faire. Ils doivent davantage œuvrer dans ce sens sinon l’aspect économique n’est pas fameux. Ce n’est pas facile pour les populations » analyse, Karamoko Dembélé, journaliste malien

  La création en début juillet de la confédération de l’Alliance des États du Sahel à Niamey a définitivement fait basculer l’alliance dans une dimension diplomatique avec comme crédo le non-retour au sein de la CEDEAO. À l’approche du délai actant son retrait définitif de la CEDEAO, la confédération se concerte pour mettre en place des politiques de libre circulation des personnes et de leurs biens.

 « Dans le cadre du volet diplomatique de l’AES, une réunion est prévue à Bamako où les ministres des affaires étrangères des pays membres vont plancher sur la libre circulation des personnes et des biens. Cela serait une réponse au cas où l’AES quitte la CEDEAO » estime l’enseignant chercheur, Dr Amadou Touré.

 En une année, le bilan de l’AES se présente en termes de notation comme : peut mieux faire.

 Mohamed DAGNOKO

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici