Il se prenait pour Jupiter, un véritable surdoué, un as de la politique. Il se l’a joué en génie des bords de la Seine. Mais avec le temps, malgré un déni de la réalité, il se trouve que le roi est nu ! De déculottée en déculottée, Emmanuel Macron n’a de cesse de démontrer qu’il n’est pas digne de la fonction d’un président de la République.
Nul besoin de revenir sur ses propos décousus et désobligeants à l’endroit du continent africain. Nul besoin non plus de nous étaler sur ses élucubrations abracadabrantesques aussi gauches que grossières. Restons juste sur un constat irréfutable.
Loin de l’éloquence riche et ampoulée d’un vrai chef d’État, avec Macron, le ricanement de l’infotainment (l’information théâtralisée) a réduit depuis plusieurs années son discours aux petites phrases acides et clivantes. De ce fait, il en arrive à oublier que le mot politique, qui vient du grec politikè, signifie : science des affaires de la Cité, le discours politique étant donc l’art de communiquer avec habilité et diplomatie.
Justement, devant les diplomates français, il a été, encore une fois, très peu diplomatique. Tenant des propos qui ont mis mal à l’aise une bonne partie de l’assistance, et face au tollé soulevé, il n’a rien trouvé de mieux que de se dédire à travers un ministre, en essayant de rectifier le tir pour ne cibler que le Mali. Mais il a oublié que ce pays a été le premier à expulser ses troupes et ne se sent point concerné par sa nouvelle polémique consternante.
En l’écoutant, nous avions la nausée d’un discours qui, plus qu’une langue de bois, était une « langue de caoutchouc » ». Et l’un de ses procédés les plus courants pour masquer la réalité, c’est l’usage de l’euphémisme. Emmanuel Macron édulcore doublement la réalité. Adepte donc de l’euphémisme, il l’est aussi d’un autre procédé classique de la langue de bois, l’oxymore, qui lui permet de dire tout et son contraire.
Merci à Emmanuel Macron d’avoir étalé au grand jour toute sa rancœur liée à sa tristesse d’avoir perdu pieds sur le continent africain, ainsi que toute sa rancune liée à son désir irrépressible de vengeance en donnant des coups à tout va.
Puisqu’il semble perdre de plus en plus pied chez lui-même, nous le laissons gérer ses délicates questions de politique intérieure en espérant qu’il ne va pas imploser avant la fin de son mandat.
Salif Sanogo, opinion