Les tacles appuyés et les discours musclés des présidents des pays de l’AES lors du sommet de Niamey témoignent si besoin en était encore que le compagnonnage avec la CEDEAO a pris fin et pour de bon.

Le ministre malien des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop l’avait dit « nous avons atteint un point de non-retour ». Cette fois, ça vient des plus hautes autorités.

Le timing pour le faire savoir et le dire de façon officielle n’était pas anodin. 24 heures avant le sommet de la CEDEAO. Diomaye Faye, le président sénégalais qui lors de ses visites au Mali et au Burkina prêchait encore un retour des pays de l’AES au sein de la CEDAO a dû se pincer en attendant le non catégorique de ses hôtes d’hier.

Et comme l’on pouvait s’y attendre à commencer par le général, le colonel et le capitaine une attaque est suivie de représailles. La CEDEAO ne s’est pas faite prier.

Elle fait planer sur la tête des populations de la nouvelle confédération l’obtention de visas pour pouvoir se rendre dans ses pays membres si jamais le retrait était acté.

La CEDEAO qui a violé ses propres textes au moment d’infliger des sanctions au Mali se découvre un scrupule, celui de respecter le délai d’une année prévu par ses mêmes textes pour acter le retrait d’un État membre.

On l’aura compris, même si les présidents de l’AES ne portent pas de gants pour donner des coups, la CEDEAO elle, se retient, se contient car à dire vrai, elle souhaite le retour ou tout le moins l’établissement d’un pont là où l’AES s’emploie à ériger des murs.

La détermination des seconds tranche avec la fébrilité des premiers. Des premiers qui, dans un passé récent ont été sourds et méchants. Pour la boutade, on a juste envie de pousser la même chansonnette que l’artiste ivoirienne Josey en disant que « tout laisse ».

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