Au terme du 2ème Congrès des houphouëtistes, les militants du RHDP ont à l’unanimité désigné Alassane Dramane Ouattara comme président du parti et aussi candidat à la présidentielle d’Octobre 2025.
Celui qui a longtemps maintenu le suspens autour de sa candidature et fait miroiter le choix d’un probable dauphin sera lui même en course.
Au pouvoir depuis 2011, une victoire d’ADO à la présidentielle prochaine le fera diriger la Côte d’Ivoire pendant 20 ans. Un cumul de 4 mandats à raison de 5 ans par mandat. La révision constitutionnelle survenue entre temps pour remettre à plat les deux premiers mandats et lui permettre de faire deux autres mandats explique cet état de fait.
Une opposition braquée
Dans un pays indépendant depuis 1960 et où il n’y a jamais eu de passation entre un président sortant et un autre entrant, le mois d’Octobre, celui de la présidentielle, est vu comme celui de tous les dangers.
Et pour cause, les figures de proue de l’opposition sont tous hors course. Tidiane Thiam, le président du PDCI, qui était pour de nombreux observateurs un challeger sérieux n’est pas sur la liste électorale pour un problème de double nationalité.
L’ancien Président, Laurent Gbagbo, qui a longtemps séjourné à la Haye puis blanchi, pour des raisons de détournements internes ne jouit pas de ses droits civiques et est donc hors courses.
L’ancien premier ministre, président de l’Assemblée Nationale et fidèle de ADO, Soro Guillaume est contraint à l’éxil depuis 2019.
Charles Blé Goudé leader du tristement célèbre regroupement de jeunes sous Gbagbo, les patriotes, est aussi out.
Autant dire que devant le tout nouveau candidat du RHDP et président en exercice c’est un boulevard qui s’ouvre devant lui pour rempiler.
Mais attention à ce que ce ne soit une victoire à la Pyrhus. Car l’opposition n’a pas dit son dernier mot et n’entend pas être spectatrice de la présidentielle.
Déjà, le PPACI de Laurent Gbagbo et le PDCI RDA de Tidiane Thiam ont formé une coalition il y a 72 heures. Objectif: Participer à la présidentielle coûte que coûte.
Une tensions qui n’est pas sans rappeler le chaos qui a suivi l’arrivée de ADO au pouvoir avec son chiffre macabre de plus de 3000 morts.
Mohamed Dagnoko