Le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Microfinances, Entreprises Pétrolières et Commerces du Mali (SYNABEF) maintient son mot d’ordre de grève, malgré l’ouverture d’un dialogue avec les autorités.
Les travailleurs affiliés à ce syndicat iront en grève ce jeudi 17 avril à 00 h 00 et durera jusqu’au 26 avril à minuit, selon leur préavis.
Le secrétaire général Hamadoun Bah a animé un point de presse pour expliquer l’évaluation des négociations entamées entre eux et le ministère du travail et de la fonction publique.
Selon lui, les négociations n’ont, pour l’heure, pas connu d’avancées majeures. « Sur les quinze points de revendication adressés au gouvernement, seul celui lié à la société Petro Bama a été satisfait. Tous les autres demeurent sans réponse concrète », a indiqué le syndicaliste.
Il affirme que son camp maintient sa main tendue au dialogue, tout en assumant pleinement le recours à la grève comme un droit syndical légitime.
Il a félicité et remercié le gouvernement, qui, après avoir déposé un préavis de grève le 2 avril dernier, leur a appelé pour la première réunion qui a eu lieu le 3 avril. << Mais malheureusement le ministère du travail et de la fonction publique n’a pas la solution à tous nos problèmes >>, regrette t-il.
D’après lui il y a eu des désaccords au niveau de beaucoup de leurs problèmes dont les plus urgents parmi eux, la situation de leur camarades détenus. Il regrette que ce point n’ai pas fait l’objet de discussions car, c’est une affaire judiciaire.
En effet, il s’agit du cas de Birom Diop et d’Alassane Touré, deux cadres de l’Ecobank présumés impliqués dans une affaire de malversation financière liée à la Société Énergie du Mali (EDM-SA).
Pour rappel, c’est après l’éclatement de cette affaire que le Synabef a officiellement annoncé, le 2 avril dernier, un préavis de grève du 17 avril au 19 avril. Et reconductible à 120 heures à compter du 22 avril au 26 du même mois si leurs camarades ne sont pas libérés et que les poursuites à leur encontre soient abandonnées.
<< C’est un point auquel nous tenons énormément >>, a insisté le secrétaire général.
Un autre point non pris en compte évoqué par lui concerne le licenciement de 158 travailleurs de la société UBIPHARMU. << Il n’y a pas eu d’alternative à ce point alors que le syndicat exige leur réintégration. Il n’y a pas d’autre alternative >>, a-t-il déclaré.
Pour Hamadoun Bah, la société parle de la judiciarisation du dossier. Alors qu’ils leur ont dit que le pays est au dessus de tout. << Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès comme on a l’habitude de dire>>, a-t-il rappelé.
Contrairement au point concernant Petro Bama, à l’en croire, l’entreprise a rappelé les travailleurs qui ont déjà commencé et elle a même rappelé les salaires.
<< Petro Bama ne peut pas aimer le Mali plus qu’eux. Si on s’entend demain, on sort de la bataille au niveau de la justice et on signe un protocole d’accord. Mais à priori, eux ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont refusé le retour de nos camarades et ce point seulement peut faire l’objet de la grève pendant un an s’il le faut. Tant que ces camarades ne sont pas retournés, c’est nous qui sommes devant. Ils ont déjà fait un an et demi et nous allons patienter>>, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, il a évoqué un autre cas de leurs camarades pompiste “licencié injustement” par Star oil dont le retour est également impératif.
<< Birom Diop et Alassane Touré, tout le SYNABEF est avec vous >>. C’est le message que leurs camarades leur passent depuis le fond de leurs cellules.
En attendant, ils maintiennent leur grève annoncée pour demain 17 avril. En tout cas, jusqu’au moment où nous mettons sous presse ces informations.
Moussa Sékou Diaby