Enfermé à l’école de gendarmerie, l’activiste burkinabè très suivi sur les réseaux sociaux et très proche du groupe de Zouglou Yodé et Siro a été retrouvé mort dans sa cellule le jeudi 24 juillet dernier. Selon le communique du procureur de la République « il s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet ».

Interpellé depuis le mois de janvier 2025, il était selon le communiqué poursuivi pour les faits « d’intelligence avec des agents d’un État étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l’autorité de l’État, diffusion de nouvelles fausses de nature à entrainer une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l’intention de les livrer à un État étarnger et espionnage ». Autant de charges que le présumé coupable n’aura malheureusement pas le temps de contester devant un tribunal.

Incompréhensions et tensions

Ce décès de Alino Faso vient davantage compliquer les relations déjà tendues entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Le dernier épisode, est le refus du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara de voir la présidente tournante de l’UEMOA être confiée au Burkina Faso. Une situation qui a d’ailleurs fait quitter la salle aux pays de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina, Niger) lors du dernier sommet de l’institution économique sous régionale.

Ce décès intervient dans un contexte où les deux pays se regardent en chien de faïence et ne manquent pas de s’accuser mutuellement d’ourdir des coups pour faire tomber les régimes respectifs.

En Avril dernier, le Burkina affirmait avoir déjoué un « grand complot » dont les meneurs se baseraient en Côte d’Ivoire. Les autorités du Burkina n’ont de cesse d’accuser la Côte d’Ivoire d’abriter « ses ennemis ».

Dans le communiqué relatif au « complot déjoué », le ministre burkinabè de la défense, Mahamadou Sana disait « les cerveaux à l’extérieur du pays sont tous localisés en Côte d’Ivoire ».

La présence remarquée de l’ancien ministre, Ahmed Newton Barry le mois dernier au congrès du RHDP, parti de Alassane Dramane Ouattara n’est pas pour rassurer les autorités burkinabés pour qui, ce dernier à travers ses sorties et ses écrits voudrait la chute de leur régime.

Les récentes arrestations et libérations de militaires ivoiriens et burkinabè de part et d’autre de la frontière ajouter à ce « suicide » jugé incompréhensible et même rejeté par de nombreux internautes burkinabè  vient davantage éloigner le bout du tunnel de la paix entre ces deux pays voisins et par extension entre la Côte d’Ivoire et  les autres pays de l’AES qui eux aussi, tout comme le Burkina, pensent et disent que tous les « complots » contre eux et leurs armées sont préparés sur les bords de la lagune Ébrié.

Mohamed DAGNOKO

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