Nous pensons naïvement que nos gestes du quotidien sont souvent neutres ou déconnectés du mouvement du monde.

Prenons l’exemple du voyage, un acte plutôt personnel et inoffensif. Tu réserves ton vol sur une compagnie de la “Star Alliance”, que ce soit à bord d’un Boeing ou d’un Airbus, tu crois financer tes vacances ou ton voyage professionnel. En réalité, tu contribues à une industrie aéronautique qui fabrique des bombes, celles qu’on largue sur les écoles, hôpitaux et immeubles à Gaza actuellement, ou ailleurs. Chaque billet d’avion acheté peut indirectement nourrir les guerres que nous dénonçons ailleurs.

Boeing et Airbus ne produisent pas que des avions civils, ce sont les plus grands fournisseurs d’armes.

Le tourisme et la guerre, deux faces d’une même médaille de l’économie mondialisée par des conglomérats sans âmes ni éthique. Les bénéfices du secteur civil absorbent les risques militaires, la guerre devient une ligne comptable dans le bilan, le vacancier devient à son corps défendant l’actionnaire moral d’un système pernicieux de destruction.

Faut-il cesser de voyager pour autant? Non, mais nous pouvons exiger des comptes aux conglomérats et pourquoi pas demander une certification de “neutralité militaire” aux compagnies comme on l’a vu avec les “diamants des conflits” avec le processus de Kimberley?

Nous avons besoin d’une tracabilité morale pour pouvoir dire “Not in my name!”, même de façon indirecte.

Karl Pape

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