Depuis plus de 24 heures plusieurs camions citernes ont fait leur entrée dans la capitale Bamako. Ce qui a permis à de nombreuses stations de pouvoir distribuer du carburant ce mardi 28 Octobre. Entre Baco djicorooni Golf, Torokorobougou et Baco djicoroni, tous des quartiers de la commune V du district de Bamako, pas moins d’une dizaine de stations étaient en service, ce qui n’était pas arrivé depuis bientôt un mois.

Suffisant donc pour que les longues files qui s’étaient dressées devant les stations puissent être évacuées.

Mais c’était sans compter sur « l’incivisme » des populations. Ces stations pris d’assaut dès les premières heures  se transformaient en ring.

Barbe poivre sel, la cinquantaine révolue, Moussa est un entrepreneur qui a décidé de prendre sa journée de ce mardi pour se procurer du carburant, sa voiture étant presque vide. C’est désemparé qu’il tente de raisonner les dizaines de jeunes qui viennent de faire irruption dans cette station à Garantiguibougou tout en semant le désordre dans ce qui était jusque-là un semblant de normalité.

« Je ne comprends pas qu’on puisse venir trouver des personnes en rang depuis très longtemps pour certains et vouloir par la force se faire servir avant eux » dit-il dépité

Contrairement à Moussa qui tente le raisonnement, Mohamed bande les muscles. À l’arrivé du groupe de jeunes, lui a vite sauter de sa moto aidé par d’autres jeunes pour s’opposer physiquement à ce qu’il considère comme un « manque de respect ». Et donc pour lui, à cette attitude, la seule réponse qui vaille c’est de « les dégager par la force ».

Il n’en fallait pas plus pour semer une belle pagaille au sein de la satation entrainant l’arrêt du service pendant une bonne cinquantaine de minutes.

Des situations  comme celle de cette station à Garantiguibougou ont été constées dans pratiquement toutes stations qui servaient du carburant et massivement relayées sur les réseaux sociaux vidéos à l’appui.

Les forces du désordre?

Si la vue des policiers dans les différentes stations devait rassurer les populations quant au maintien de l’ordre, ces derniers se sont très vite transformer en ceux qui sèment le désordre. Aux premières heures de la pénurie, les porteurs d’uniformes étaient systématiquement servis dans les stations avec la bénédiction des usagers. Mais à force d’en abuser, de profiter et d’en faire profiter  ils ont fini par en  désabuser plus d’uns.

Conséquences, il s’est instauré une certaine défiance vis à vis des policiers et même de certains militaires lorsqu’ils arrivent dans une station. Aujourd’hui, s’il est vrai que certaines personnes perturbent le bon fonctionnement des stations par leurs agissements, l’on ne manque plus d’ajouter à ce lot les policiers qui pourtant, souvent sont là  pour assurer l’ordre.

Nombreux sont ceux qui appellent aujourd’hui les autorités à déployer la police militaire pour veiller sur l’attitude des policiers et des militaires dans les points de vente de carburant.

« Aujourd’hui les forces de l’ordre et de défense ont plus que jamais besoins du soutien de la population. Mais force est de constater qu’avec leurs agissements en vers ces populations, c’est plutôt un sentiment de rejet qui risque de naitre ce qui n’arrange personne dans cette période de manque de presque tout et avec en face des terroristes qui multiplient les actes de défiances » raconte ce septuagénaire devant sa boutique à Baco djicoroni qui dit avoir assisté il y a une semaine à une vive altercation entre des policiers et des usagers dans une station.

En attendant qu’une solution soit trouvée à ce désordre ambiant dans les stations, Moussa, après plus de 5 heures d’attente, ne voyant aucune amélioration dans le service, la mort dans l’âme, s’est résolu à rentrer à la maison se promettant de revenir le lendemain.

Mohamed DAGNOKO

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici