Vendredi dernier, l’annonce de la mort de Toumani Diabaté est tombée comme un couperet. Et comme une trainée de poudre, elle s’est rependue aux quatre coins du globe. Car oui, Toumani était un citoyen du monde.
L’homme au doigté magique avait le don de la Kora et le don de transporter par ses mélodies « dans le cœur de la lune », les anglais diront : In the heart of the moon. Cette maestria, il l’a réussi avec son autre frère de génie, Aly Farka Touré.
Toujours égale à lui-même, se fondant dans les masses et se confondant avec tous sans exception, le fils de Sidikiba était de cette trempe d’homme qui ne se laissait pas griser par la renommée et l’aura. Peut-être parce que, comme a dit ce autre confrère « la Kora, il l’avait dans son ADN ».
Ainsi, ce qui nous paraissait à nous autres mélomanes extraordinaires était pour lui ordinaire. En tout cas jamais, au grand jamais l’homme, même s’il pouvait bien l’être sans qu’on ne trouve à redire, n’a jamais fait preuve de suffisance et d’arrogance. Il était l’humilité faite homme.
À preuve, depuis l’annonce de son décès, un tour sur la toile et on croirait qu’il a accordé la pose au monde entier. Chacun ressort pour lui rendre hommage, ce moment qu’il a bien voulu lui accorder. Car du temps, il en avait pour tous. Votre serviteur, lors du cérémonie au palais présidentiel de Koulouba a eu l’honneur de poser avec celui qu’’il considère comme « le maître de la Kora ».
Tant que je pourrais écouter « Débé », voir Aly Farka Touré s’émerveiller devant le talent de Toumani, pour moi, Toumani sera toujours …vivant.
Vas en paix Diabaté.