72 heures après la sortie musclée du premier ministre, Choguel Kokalla Maïga contre les autorités militaires de la transition, plusieurs groupements se sont donnés rendez-vous pour lui apporter la riposte et demander aux autorités de le démettre de ses fonctions. 24 heures après ce meeting, le conseil des ministres prévu ce mercredi a été annulé à la dernière minute.

Ils étaient plusieurs milliers de personnes à prendre d’assaut le Centre International de Conférence de Bamako pour disent-ils célébrer l’An UN de la prise de Kidal par les forces armées malienne et surtout pour dire qu’ils étaient contre les déclarations du premier ministre qui, le samedi dernier lors d’un meeting du M5-RFP a mis en cause la gestion qui est faite de la transition par les autorités militaires.

« Je suis là aujourd’hui pour commémorer la victoire de Kidal et pour soutenir la transition et pour barrer la route à la déclaration du premier ministre qui ne fait pas la fierté des maliens » a dit Saloum Baby, membre du Conseil National de Transition

Le premier ministre, Choguel Kokalla Maïga lors de son meeting s’est surtout plein d’être écarté de la prise des grandes décisions qui engagent la vie de la nation notamment celle sur le “léger report” des élections qu’il dit avoir appris à la télévision en même temps que les autres maliens. Pour Boubacar Traoré, président du mouvement patriotique pour la solidarité nationale cette mise à l’écart, même si elle était vraie ne saurait expliquer la sortie du premier ministre « Nous sommes là pour dénoncer les agissements, les propos du premier ministre. Nous pensons que quand on est premier ministre on a une responsabilité surtout dans un moment très difficile de transition donc on a un devoir de réserve. Donc un premier ministre qui sort avec des propos de division, on ne pouvait pas rester silencieux par rapport à ça ».

Pour les partisans du premier ministre, sa sortie s’explique par sa volonté de donner plus d’explications sur le fonctionnement de la transition car il a estimé que ce peuple qui place beaucoup d’espoirs en cette transition ne sait rien de ce qui se passe entre les murs.

« Le premier ministre a un devoir de redevabilité envers le peuple malien et ceux qui l’ont porté à la primature. Il est issu d’un consensus et a donc a un devoir de rendre compte aux populations des dysfonctionnements au sein de l’appareil d’État. Il a dénoncé deux situations, le fait que plusieurs partis politiques sont en train d’être créés alors que les assises nationales l’avaient décrié et avaient recommandé d’arrêter de créer des partis et même de les diminuer.  Il a aussi dit que ça fait deux ans qu’il essaie de rencontrer les tenants du pouvoir pour pouvoir discuter de l’orientation politique et l’avenir du Mali et il n’a pas eu gain de cause. Dans ce sens je ne vois pas ce qu’il a dit de mal » explique Habib Dolo, membre du M5-RFP.

Le conseil des ministres prévu ce mercredi a été annulé. Si, sur la toile l’on pense que cela ne présage rien de bon pour le premier ministre, ce n’est pas le cas pour ses partisans.

« Ce n’est pas la première fois qu’un conseil des ministres est reporté au Mali et au vu de la situation, je crois que les acteurs principaux de la politique malienne sont en train de se concerter pour trouver une issue favorable, un consensus par rapport au problème posé aujourd’hui. Donc je ne vois vraiment pas de problème à cela» minimise Habib Dolo.

 Les heures et jours à venir permettront de savoir comment sera gérer cette situation qui fait tanguer dangereusement le bateau de la transition malienne.

Mohamed Dagnoko

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