En termes de laboratoires qui répondent aux normes internationales, le Sénégal en dispose et à tire-larigot. L’annonce est du directeur des laboratoires, Pr Amadou Moctar Dièye.

 

Le Congrès de l’Union des Techniciens en Biologie médicale du Sénégal a été présidé hier par le directeur des laboratoires au Ministre de la Santé et de l’Action sociale. Pr Moctar Dièye s’est prononcé sur la disponibilité et l’accessibilité des services de diagnostic et de laboratoire qui, dit-il, sont indispensables à la prise en charge des patients, à la prévention des maladies et à la recherche. Il souligne, à ce propos, que c’est grâce aux laboratoires que la plupart des maladies sont diagnostiquées, que le suivi de l’efficacité des traitements est fait et que la guérison est certifiée.

A cela s’ajoute la détection des maladies à potentiel épidémique qui est essentielle, dans le cadre de la veille sanitaire et de la riposte face aux épidémies. Ce qui lui fait dire que : ‘’Sans le laboratoire, le médecin est aveugle’’. Cet adage s’est confirmé avec la pandémie de la Covid lors laquelle, l’une des stratégies phares prônées par l’OMS était de ‘’Tester, Tester, Tester’’. ‘’En effet, ce sont les tests qui permettaient de détecter très rapidement les cas pour les isoler, afin de limiter la propagation de la maladie, de prendre en charge rapidement les cas confirmés et aussi de certifier la guérison. Le Sénégal dispose d’un réseau dense de laboratoires biomédicaux publics et privés, civils, militaires et paramilitaires, à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Ils sont implantés dans les centres de santé, des établissements publics de santé de niveaux 1,2 et 3, les universités et les instituts dont les principales activités sont le diagnostic, la recherche, la formation et la surveillance épidémiologique’’.

Pr Moctar Dièye d’ajouter : ‘’Beaucoup de laboratoires sont impliqués dans le système d’alerte et de veille, établi pour la confirmation des maladies à potentiel épidémique dont le choléra, la méningite, le Crimée Congo, Chikungunya, la dengue, etc. En outre, certains laboratoires spécialisés, en plus des services de routine, appuient les programmes nationaux de surveillance exécutés de façon verticale, notamment les programmes de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le VIH/Sida.’’

Les techniciens de Biologie médicale, la cheville ouvrière

Le directeur des laboratoires a aussi abordé la question de la couverture sanitaire universelle et l’atteinte des objectifs de développement durable liés à la santé, pour dire qu’il est indispensable d’améliorer la disponibilité des services de diagnostic et d’en élargir l’accès. ‘’Un des piliers fondamentaux du système des laboratoires, dit-il, reste les ressources humaines de qualité. A ce niveau, les techniciens de Biologie médicale sont incontournables pour assurer la réalisation technique des analyses, la gestion des réactifs, la maintenance surtout préventive des équipements. Dans la plupart des laboratoires Sénégalais, ce sont ces techniciens qui valident les résultats et ils restent donc la pierre angulaire du système des laboratoires’’.

Parrain du congrès, Pr Daouda Ndiaye a souligné que la situation des laboratoires au Sénégal est satisfaisante et le Sénégal est aux normes. ‘’On ne se plaint pas, car il y’a beaucoup d’efforts qui ont été faits pour s’assurer que le Sénégal puisse apporter tant soit peu un appui pour la prise en charge au niveau des laboratoires, le diagnostic. Vu la situation dans laquelle les gens travaillent, autant il y a de structures de santé, autant il y a de laboratoires. Il y a des manquements dans la maintenance des équipements, dans l’approvisionnement correcte en provisions, nos consommables. Pour les laboratoires, il y a les ressources humaines, les équipements et les consommables. S’il y a un déficit quelque part, il y aura un impact. Donc l’essentiel pour nous, c’est de trouver dans chaque structure, un biologiste’’, indique-t-il.

Soulignant que, dans l’écrasante majorité des structures de santé il y a un laboratoire de qualité et fonctionnel et le biologiste qui permet de poser normalement le diagnostic, Pr Ndiaye a invité les autorités à appuyer la direction des laboratoires. ‘’Parfois, avec une seule personne ou deux dans un laboratoire au niveau des points les plus reculés, cela va être difficile de faire des analyses dans les délais et dans le timing. Plus on descend, plus c’est difficile. Les personnes veulent toujours venir à Dakar, parce que les conditions sont beaucoup plus garanties’’, constate-t-il.

Avant de préciser : ‘’Mais le délai n’impacte pas sur la prise en charge du malade. Il faut essayer de pousser le système pour prouver son leadership en Afrique, en mettant des ressources humaines et en place un système technique de plateforme normé de haut niveau qui va permettre de diagnostiquer toutes les pathologies, parce que, la vérité c’est qu’il y a quelques pathologies qui ne sont plus diagnostiquées au Sénégal pour des problèmes de plateau technique, qui sont envoyées en France et ailleurs pour être diagnostiquées’’.

Source: Enquete+

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