Le récent débat autour du Conseil National de Transition et ses nombreuses indemnités a le mérite d’étaler au grand jour le train de vie princier de ces “choisis”.
Comme quoi, le discours selon lequel les maliens doivent être “résilients” pour aider les autorités de la transition à traverser cette période difficile ne s’applique pas à tous, en tout cas pas aux “choisis” du CNT.
Dans un pays où des chefs de familles peinent à joindre les deux bouts, ou des milliers d’ouvriers, d’artisans et d’entrepreneurs perdent emplois et marchés faute de courant, des gens se font payer à des millions de nos francs par mois. Faut vraiment leur concéder le titre d'”honorable” auquel ils tiennent tant.
Les nombreuses sorties maladroites, de quelques choisis du CNT pour tenter d’expliquer ce… salaire n’ont convaincu pour le moment que ceux qui ont voté cette loi organique à l’unanimité.
Pour maintenir ces avantages auxquels ils tiennent comme à leur vie, ils ne vont pas écouter ceux qui demandent une diminution “drastique” mais plutôt continuer l’exercice de justification.
La dernière carte sera jouée lors du passage du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et son gouvernement devant le CNT.
Exercice de contrôle de l’action gouvernementale, transmis à la télévision, ce jour là, même ceux qui se cachent à longueur de séances voudront prendre la parole, se montrer aux maliens, faire en sorte de “parler en leur nom” avec pour seul objectif: justifier son salaire.
Ainsi, avec la relation déjà assez tendue entre le président du CNT et le Premier ministre faut s’attendre à de chaudes empoignades.
Ce sera de bonne guerre, car les idées de dissolution du CNT ou de remaniement ministériel agitées ces derniers temps, que ce soit au CNT ou au gouvernement, actuellement, chacun veut sauver sa peau.