Le dialogue inter-maliens a pris fin le vendredi 10 Mai dernier. S’il y a eu une batterie de recommandations, il n’y a que quelques-unes que le grand nombre retient. Il s’agit de la durée de la transition qui doit être comprise en 2 et 5 ans, l’élévation des colonels au grade de généraux et une éventuelle candidature de Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle.

Pour exaucer ce dernier vœu, les délégués des 19 régions du Mali, des 13 autres pays et des universités ont recommandé la relecture de la charte de la transition, laquelle charte interdit toute candidature du président et de son premier ministre à une élection.Si cela se passait, le scénario  tchadien se transposerait au Mali.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Et pour apporter une réplique à toutes les critiques sur certaines recommandations, les plus optimistes ou encore les partisans du régime arguent qu’il ne s’agit QUE de recommandations. Don acte.

Mais si ce dialogue qui intervient à la suite du Dialogue National Inclusif (DNI), des Assises Nationales de la Refondation (ANR) était présenté comme le plus complet et donc l’ultime dialogue, il faut noter que ce ne sera pas le cas.

Il est recommandé de … dialoguer encore. Avec qui ? Avec les groupes armés. Et pourtant, il avait été clairement dit que ceux qui ne participeraient pas à ce dialogue seraient ceux-là qui se seront eux-mêmes exclus. Et pour le président du comité de pilotage, Ousmane Issoufi Maïga, ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes.

Mais voilà que la majorité des délégués n’est pas de cet avis et appel à maintenir la main tendue, à laisser la porte entre ouverte pour un possible dialogue avec ces fils « égarés ».

Encore une fois, il s’agit de recommandation. Car si le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, dans son discours de clôture a admis à demi-mot avoir entendu ce message, on attend de voir ce qu’il en fera quand on sait qu’il  s’est engagé avec ses camarades à combattre les groupes armés et leurs alliés jusqu’au dernier.

En ce qui concerne les partis politiques qui ont appelé à boycotter les travaux du dialogue, ils ne sont pas concernés par cette recommandation. D’ailleurs, courroucés contre ces partis, les participants au dialogue recommandent de réduire drastiquement leur nombre et de leur couper le financement. Les politiques, prenant part aux travaux ont dû se sentir en minorité pour ne pas oser la protestation.

À l’instar de Mamadou Sagara, délégué de la région de Bandiagara pour qui «  tous les conflits se terminent autour d’une table de négociation », ils sont nombreux à penser que sans l’ouverture d’un autre dialogue avec les groupes armés la paix tant recherchée sera difficile à atteindre.

Mohamed DAGNOKO

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