La culture et l’artisanat vont ensemble. Dans l’optique de promouvoir l’artisanat en découvrant les richesses du secteur, les responsables du festival international Didadi de Bougouni ont initié une foire artisanale et commerciale pendant ses éditions. C’est pendant la foire de cette 12ème édition qu’on a découvert une jeune dame qui fait du perlage, elle se nomme Bintou Traoré, une jeune diplômée.
En effet, Bintou Traoré est une jeune artisane dans l’âme. Elle est également étudiante en Master 2 Communication marketing.
Qui est Bintou Traoré ?
Bintou Traoré est une jeune artisane qui a commencé le perlage il y a huit ans de cela. Elle est spécialisée dans la confection et dans la vente des articles à base des perles. Parmi ces articles, des sacs à main des femmes, des sacs pour enfants, des chaussures, des boîtes à mouchoirs et boîtes à stylos, etc. La jeune Bintou est également détentrice d’une licence en Communication/marketing. Présentement, elle est en quête d’un master II dans la même filière.
Nous l’avons rencontré devant son stand, dénommé “Univers des perles” à la foire artisanale de la 12ème édition du festival international Didadi sur les berges du fleuve Baoulé à Bougouni. Assise sur une chaise, un sac noir contenant des matériels de perlage sur ses pieds, les deux mains en travaille. Bien concentrée. Elle enfilait des perles. Elle les tenait entre le pouce et l’index, et les poussait vers le chas de l’aiguille. Une véritable artisane !
<< Oui, le marché ça va doucement. Il y a des clients et j’ai vendu quelques articles. Les prix de mes articles varient entre 500FCFA et 12 500FCFA >>, a répondu avec sourire, Bintou Traoré, à la question de savoir comment se porte le marché ? Et si les prix de ses articles sont accessibles à la clientèle ?
Sur place, force est de constater qu’il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Des très beaux sacs en perles se dressent à première vue dans le stand qu’elle tient.
La jeune artisane, native de Bougouni est à sa toute première participation à cette foire artisanale. Elle a eu le stand à 50 000FCFA. Elle s’est installée le mercredi 19 février et restera jusqu’à la fermeture du marché prévue pour ce jeudi 27 février.
<< C’est en 2017 que j’ai commencé le métier de perlage. Au début j’entourais les foulards avec les perles. Après j’ai ajouté la confection des boîtes de lotus, des porte-clés, des sacs à main, des boîtes pour les cuillères et bien d’autres>>, a-t-elle fait savoir.
Ce métier permet à Bintou Traoré de mener une vie en toute autonomie. Elle apprend également des jeunes filles à pratiquer ce métier afin d’assurer également leurs besoins.
Comment notre artisane s’est retrouvée dans ce métier ?
Au début c’était juste par amour et un passe temps pour Bintou. Après elle s’est dit pourquoi ne pas chercher à gagner sa vie dans ce qu’elle fait ? << Je me suis retrouvée dans ça, comme ça ! En scrollant sur YouTube. J’ai aimé la manière de faire. Comme je faisais les foulards, je me suis renseigné. Après ma formation sur Youtube, je suis allée me performer pendant deux semaines à l’atelier Firdaous. Et maintenant je peux tout faire moi-même>>, a-t-elle expliqué.
Comme tout métier à ses défis et l’une des difficultés évoquées par l’artisane dans son domaine est l’acquisition des matériels de perlage, qui selon elle, sont très souvent introuvable. Pour les avoir, il faut les commander et le coût du transport leur revient très cher.
<< Je lance mes commandes en Chine. Le transport nous fatigue beaucoup. Le coût d’une commande de 200 000 FCFA, s’élève jusqu’à 300 000 FCA. Très souvent tu ne fais pas de bénéfices>>, a-t-elle indiqué.
Elle demande aux autorités de soutenir les artisans avec des financements qui leur permettront non seulement de développer le secteur, mais aussi de booster l’économie du pays.
Moussa Sékou Diaby