Le Mali a fait un coup d’État en Août 2020. Malgré les dures sanctions imposées sur lui par la CEDEAO, le Burkina en a fait deux en janvier et septembre 2022 après une phase guinéenne.

La boucle est pour le moment bouclée avec celui intervenu en juillet 2023 au Niger contre le président Mohamed Bazoum.

Depuis, trois de ces pays, le Mali, le Burkina et le Niger ont décidé de lier leur destin au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) sans la Guinée qui elle ,fait cavalier seul.

Ces pays de l’AES agissent de la même façon ou presque et prennent quasiment les mêmes décisions : La levée de bouclier contre les forces étrangères, françaises et américaines, le renforcement de la coopération avec la Russie, la suspension des médias français, la suspension des activités des partis politiques sont autant de décisions fortes que ces trois pays ont pris.

Les opérations militaires conjointes menées par ces pays ont fini de convaincre de leur volonté commune de lutter contre le terrorisme, fondement même de la création de leur alliance. Une alliance qui tend à les confédérer.

Au Mali, la dernier dialogue inter-maliens a fait des recommandations fortes dont la prolongation de la transition de 2 à 5 ans, la suscitation de la candidature du colonel Assimi Goïta à l’élection présidentielle et l’élévation au grade de général des 5 colonels plus celui de l’administration territoriale, Abdoulaye Maïga.

Il y a 48 heures, au Burkina, les assises nationales ont donné naissance à une nouvelle charte qui fixe la durée de la transition à 5 ans à compter du 02 Juillet prochain et permet au capitaine IB de se présenter comme candidat à la future  élection présidentielle.

Ainsi, au Mali comme au Burkina, Asso et IB pourront diriger jusqu’en 2029 et s’ils se font élire lors des élections qu’ils vont organiser, rester au pouvoir jusqu’en 2034. De quoi faire grimacer les partis politiques qui pour beaucoup au Mali  comme  au Burkina ont boycotté ces assises.

Le transition nigérienne, pour rester dans la logique des décisions communes prises jusque-là pourrait elle aussi s’inscrire dans cette dynamique enclenchée par le Mali et le Burkina.

Au mois de janvier, le premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a donné le coup d’envoi à Agadez des concertations régionales, prélude au « dialogue national inclusif ». La même dénomination donc que celui du Mali.

On peut donc penser que, comme dans l’ordre chronologique des coups d’État que le général va emboiter le pas au colonel et au capitane.

Mohamed DAGNOKO

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