Ce serait un miracle que de voir les choses revenir à la normale entre le premier ministre Choguel et les militaires après sa sortie musclée du samedi dernier et les nombreux meetings tenus à travers le pays hier mardi demandant sa démission.

Ces meetings, comme le début d’un lâchage sont suivis par l’annulation du conseil des ministres devant se tenir ce mercredi au palais présidentiel de Koulouba. Si les partisans du premier ministre minimisent cette annulation, dans les grins et les bureaux feutrés, l’on supputent déjà sur le futur locataire de la primature.

En bête politique, Choguel, bien entendu, savait la déflagration qu’allaient susciter ces propos. Il est le dernier à être surpris. Mais pourquoi alors avoir choisi la célébration d’un acte aussi symbolique qu’est la reprise de Kidal par les forces armées pour dire « sa part de vérité » ?

Primo, c’est sûr que les menaces d’annulations de son meeting par d’autres camps avaient susciter un intérêt autour de ce meeting garantissant à  son message  plus d’échos.

Secundo, en prenant le peuple à témoin, en expliquant sa marginalisation lors de la prise des grandes décisions comme celle du « léger report » des élections et son indignation quant à la violation des recommandations des Assises Nationales de la Refondation à travers la création d’une centaine de partis politiques, Choguel se lave à grande eau et enfonce les militaires.

Tertio, il est clair qu’avec sa situation de marginalisation et son incapacité à rencontrer les autorités militaires pour évoquer l’avenir de la transition comme il l’a dit, l’homme veut partir. Mais comme il l’a dit et écrit, la démission n’existe pas dans son dictionnaire, il veut donc être démis. Ce qui pour lui peut soigner sa sortie et préparer ses échéances futures.

On en est là. C’est clair que les autorités militaires ne vont pas laisser impuni sa sortie du samedi dernier. Le débarquer après tout ce qu’il a dit serait trop facile pour ne pas dire dangereux pour elles en ce sens qu’il risque de partir avec les faveurs des pronostics et devenir leur cauchemar.

Alors, la bonne vieille méthode, qui est de prendre « la volonté populaire » comme prétexte d’un limogeage suit son bonhomme de chemin.

La cohabitation devenue impossible, chacun se cherche comme dirait les ivoiriens. Et c’est à qui pourrait s’en sortir sans grands dommages. Choguel compte sur sa science politique et les militaires sur leur…popularité.

Peu importe le camp qui va  sortir vainqueur, il y aura un grand perdant : Le Mali.

Mohamed Dagnoko

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