L’information fait froid dans le dos. En ces temps qui courent, avoir un accident vasculaire cérébral (AVC) grave, c’est presque être condamné dans la souffrance. Pour tout le Sénégal, il n’y a aucun lit de réanimation fonctionnel. ‘’Il faut savoir que le Sénégal n’en disposait que cinq. Au moment où je vous parle, aucun de ces lits de réanimation ne fonctionne. Vous pouvez faire le tour des hôpitaux, vous n’en trouverez pas’’, témoigne ce proche, désespéré, d’un patient.
En 1960, le Sénégal comptait six lits de réanimation pour les trois millions d’habitants d’alors. En 2023, le pays n’en dispose que de cinq. Et comme si le sort s’acharnait sur les patients, tous les cinq sont fermés.
Pour les malades, il est temps que l’Etat prenne ses responsabilités pour achever ces chantiers qui n’ont que trop duré et dont la livraison aurait pu permettre de régler bien des problèmes. ‘’Zéro lit de réanimation pour un pays comme le Sénégal, c’est tout simplement scandaleux, c’est dramatique. D’autant plus qu’on nous parle souvent de milliards investis dans le secteur de la santé’’, dénonce notre interlocuteur.
Autrefois référence dans le domaine, le Service de neurologie du centre hospitalier universitaire de Fann, qui regorge d’éminents spécialistes, se meurt à petit feu. Il y a quelques mois déjà, ‘’EnQuête’’ s’était rendu sur les lieux pour constater les blocages dans le chantier entamé depuis le début du coronavirus et qui peine à être livré. Un chantier qui aurait dû donner une nouvelle vie à ce centre de référence. En attendant sa livraison, la mortalité continue de croitre pour tous ceux qui ont des AVC graves et autres complications neurologiques.
Source: Enquete+